Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo faisant référence ou allusion à l'œuvre.
Sous la direction de Florence Naugrette (Sorbonne Université), avec le concours scientifique de Jean-Marc Hovasse (Sorbonne Université / CNRS), Guy Rosa et Gérard Pouchain, une équipe d'une cinquantaine de chercheurs, spécialistes, professeurs de l'Académie de Rouen, doctorants et étudiants de Master a entrepris l'édition intégrale des lettres que Juliette Drouet adressa quotidiennement à Victor Hugo depuis leur rencontre en 1833 et jusqu'à ce que la mort de Juliette les sépare.
Un site web est dédié à cette édition. Il assurera la publication intégrale de cette « correspondance » au fur et à mesure de l'avancée de sa transcription, complétée de tous les outils qu'elle requiert – présentation et analyse générale, chronologie, glossaire, notices des noms propres, bibliographie.
Outre la fascination qu'elle exerce et sa valeur littéraire propre, cette masse textuelle, aussi étrange qu'abondante parce qu'elle relève du journal, du pense-bête, du confessionnal, du relevé de comptes et du monologue intérieur autant ou plus que de la correspondance – à sens unique –, présente toutes sortes d'intérêts : pour la biographie de Hugo évidemment, mais aussi, par exemple, pour la compréhension de la condition des femmes ou de la vie amoureuse ou encore du détail de l'existence quotidienne au XIX° siècle. Dans tous les cas l'exploitation des lettres de Juliette demande une compétence approfondie, destinées qu'elles sont à un lecteur très proche et auprès de qui la communication écrite double une communication orale quotidienne – avec tout ce que cela implique d'allusions, de codes personnels, de familiarité –dont nous sommes exclus.
La sélection ici publiée réunit celles des lettres de Juliette qui présentent un intérêt direct pour la connaissance de l'œuvre de Hugo. Ce peut être à des titres très divers :
- effet de la lecture des œuvres sur Juliette elle-même – qui en est presque toujours la première lectrice ;
- ou sur le public et d'abord la critique puisque à certaines périodes Juliette tient pour Hugo une sorte de revue de presse ;
- témoignages sur la vie théâtrale, littéraire et politique, sur les relations de Hugo avec ses confrères, ses éditeurs, ses copistes, ses collaborateurs, ses acteurs, les directeurs de théâtre, les académiciens, la presse, etc.
- information sur la genèse des textes (datation, conditions et méthodes de travail, conservation des manuscrits, collation, correction d'épreuves), en particulier mais pas exclusivement à travers le détail de son activité de copiste, – non seulement Hugo, après Notre-Dame de Paris, cesse de livrer aux imprimeurs son propre manuscrit mais aussi il tend à employer la première copie comme Balzac fait des épreuves imprimées ;
- et sur les conditions de leur publication ou, pour le théâtre, de leur représentation ;
- identification de sources : depuis le mot entendu de la bouche d'un tiers par Juliette, puis rapporté à Hugo et employé, jusqu'à ce cas d'un poème entier des Contemplations, sorti si directement d'une lettre de Juliette qu'il en apparaît comme la version versifiée ;
Le repérage de ces utilités très diverses, que rien ne signale et qui passeraient inaperçues à une lecture trop peu informée ou distraite, n'est pas livré à devinette. En tête de chaque lettre, un ou plusieurs mot-clefs (les titres concernés, les genres, les champs d'activité) améliorent l'efficacité d'une recherche classique sur le navigateur, ce qui l'intéresse.
La liste complète des mots-clefs est consultable ici.
Les autres liens renvoient aux pages de la publication intégrale des lettres de Juliette.